Édition du vendredi 29 janvier 2010
«Les déficits publics ne sont pas le fait des départements de France», déclare l'ADF
Alors que la conférence nationale sur les déficits publics était réunie par le président de la République le 28 janvier, Claudy Lebreton, président de lAssemblée des départements de France (ADF) avait annoncé quil ny participerait pas. Un communiqué de Claudy Lebreton explique que «pour commencer à débattre sereinement de cette question du déficit de la France, il importe quune base minimale de diagnostic partagé existe entre lEtat et les collectivités territoriales. Or, lAssemblée des départements de France ne partage aucun des éléments de diagnostic de lEtat, que le ministre du Budget vient de rappeler, sur lanalyse des déficits publics, et qui dailleurs a été exprimé à maintes reprises par le gouvernement».
«Les collectivités ne présentent pas de déficit courant, puisquelles doivent respecter lobligation légale déquilibre de leurs sections de fonctionnement. Elles nempruntent que pour leurs investissements. Ce que lon nomme improprement dette des collectivités correspond en fait aux encours des emprunts réalisés pour les investissements. Quand bien même nous parlerions de "besoin de financement", il convient de rappeler quau 3ème trimestre 2009 (chiffres INSEE), la dette de lEtat sélevait à 1.269 milliards deuros, soit 87% de la dette publique. Celle de la sécurité sociale était de 48 milliards (3,5%) et celles des collectivités locales de 141 milliards (moins de 10%). »
Par ailleurs, déclare Claudy Lebreton, «contrairement à ce que le gouvernement affirme, lEtat ne sendette pas pour le compte des collectivités. Les sommes quil reverse aux collectivités locales représentent de lancienne fiscalité supprimée (par exemple la part salaire de la TP pour 16 milliards) ou des compensations de charges transférées sous forme de fractions dimpôts nationaux (DMTO, TIPP, TSCA, etc.). De plus, les collectivités ne sont pas inconséquentes là où lEtat serait seul vertueux, comme nous ne cessons de lentendre ou de le lire.»
LADF indique que «les départements de France, dans le cadre de lélaboration dun diagnostic commun et partagé, seraient à même dapporter les éléments pour montrer que les dépenses des collectivités hors transferts de compétences ont connu une quasi stabilité, autour de 7% ces 25 dernières années. De même, la progression des dépenses est liée principalement aux transferts de charges importants depuis 2003. Quant à la hausse des dépenses de personnel, là encore les chiffres qui sont utilisés doivent être analysés avec prudence. La Cour des Comptes le note: «La croissance des effectifs a été mieux maîtrisée dans les départements, où elle est surtout sensible depuis lacte II de la décentralisation.»
Surtout, la Cour indique dans son rapport sur «les effectifs de lEtat 1980-2008 »: «Il est paradoxal de constater que les plus fortes augmentations deffectifs se sont produites dans les catégories de collectivités - communes et leurs groupements - qui nont guère été concernées par des transferts significatifs de compétences.»
LADF parle de «faux procès aux départements» lorsquon les accuse «dorganiser les doublons avec les autres niveaux de collectivités, comme les plus hautes autorités de contrôle le notent elles-mêmes. Au-delà du diagnostic fait par le gouvernement, très éloigné du notre, les départements de France ne partagent pas non plus le point de vue maintes fois exprimé sur les solutions pour contenir les déficits publics et formule dautres propositions.»
Pour télécharger le communiqué complet et le dossier de presse, voir lien ci-dessous.
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